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 Marcel Proust à Beg-Meil 
 
     
 288 pages (dont 71 pages couleur)
     Format : 14,8 X 21 cm (A5) 
 Prix : 19 euros Livre
    imprimé de façon responsable, issu de forêts
    gérées durablement et de sources contrôlées (FSC®).
       
     À propos du livre 
     Belle découverte littéraire
    et patrimoniale. Stéphane Bern, journaliste, écrivain,
      animateur de radio, présentateur de télévision,
      producteur.
       
     Bravo à Philippe Dupont-Mouchet pour
    avoir rendu à “l'amateurisme” ses lettres de noblesse.
    Aimer, partager et faire œuvre utile: le programme d'un livre unique en
    son genre. Ce travail d'éditeur et d'auteur – par sa science et
    sa sincérité – doit être soutenu. Nous on aime ! Julien Viteau,
      libraire à Paris.
       
     Un voyage poétique à
    Beg-Meil, en compagnie de Marcel Proust […]. Un vrai coup de cœur ! Solène Tydou, libraire
      à Quimper.
       
     Le long séjour à Beg-Meil que
    Marcel Proust fit en compagnie de Reynaldo Hahn, à l’automne
    1895, constitue une enclave inattendue dans la vie policée de ces deux
    citadins, peu habitués à un mode de vie véritablement
    campagnard. […] il y eut pour eux un
      miracle Beg-Meil, dû au microclimat du pays de Fouesnant, où les
      pommiers côtoient la mer, où la qualité de la
      lumière est singulière et le coucher du soleil incandescent,
      où l’odeur des fruits se mêle à celle des algues et
      des eaux. […] C’est
        à la recherche de ce temps d’arrêt poétique entre
        l’écrivain et le musicien que nous convie Philippe
        Dupont-Mouchet, guide attentif de leur mémoire partagée. Philippe Blay, Conservateur en chef
      à la Bibliothèque nationale de France.
       
     Ce séjour de Marcel Proust à Beg-Meil me “voyage” vers ma propre enfance pas très loin de là, à Bénodet. Ce que tous ses sens ont ressenti résonne dans mon esprit au cœur de mes propres nostalgies. […] Quel pays magnifique décrit-il, quelle paix retrouvée à l’ombre des pommiers au chevet de la mer. Les parfums, la bienveillance et ce temps qui s’arrête pour mieux vous habiter. […] Ce témoignage sur le séjour de Marcel Proust à Beg-Meil est un bel hommage à cet “ici” qui est le nôtre. Dan Ar Braz, guitariste auteur-compositeur-interprète. 
     Un bel article par Vanessa Boulares (France Info/France 3) : cliquez >ICI<
      
     Inédit - Toute l’histoire enfin révélée 
     «Un pays
    enchanteur… terre de beauté… mélange de
    poésie et de sensualité… la plus noble et douce et
    délicieuse chose que je connaisse… j’adore Beg-Meil…
    où il est exquis de vivre.» Marcel Proust.
       
     Depuis
    l’enfance, une description de Proust me sied parfaitement, je suis
    «de ces gens qui parlent sans
      cesse d’un endroit où ils passent ce qui se trouve être le
      meilleur de leur vie, qu’ils disent le plus beau pays qu’ils
      connaissent». Cet endroit, c’est Beg-Meil, village du pays de
    Fouesnant dans le Finistère Sud (région de Quimper).
     
     
  
     Beg-Meil,
    été et automne 1895. Marcel Proust et son ami, le compositeur
    et chef d’orchestre Reynaldo Hahn firent un long séjour à
    Beg-Meil (du 8 septembre au 27 octobre). Aucun témoignage n’est
    parvenu jusqu’à nous, car à cette époque les
    bretonnants écrivent peu, comme Proust nous l’indique : «je suis dans un pays où il
      n’y a pas de papier. Cela s’appelle Beg-Meil,»
      «Hélas on n’a pas de plaisir à écrire ici».
       
     Les
    nombreuses biographies survolent ce séjour Begmeillois en quelques pages et l’abordent essentiellement en reproduisant des
    pages du roman Jean Santeuil (commencé à Beg-Meil, première esquisse de À la recherche du temps perdu). Pendant
    plus d’un siècle, aucun récit complet n’a vu le
    jour.
     
     Le
    livre Marcel Proust à Beg-Meil comble enfin cette lacune : l’histoire reprend corps par un
    enchâssement de la correspondance de Marcel Proust et de Reynaldo Hahn
    dans des fragments du roman et par une enquête minutieuse à
    travers de nombreux documents (manuscrits, photographies, documents rares ou
    inédits). C’est un témoignage véridique, ponctué
    d’évocations pittoresques de Beg-Meil par la plume de Proust
    lui-même !
     
     Véridique :
    les faits, rien que les faits. Soucieux de présenter un document
    sincère, mes annotations et textes de liaison sont limités au
    strict nécessaire, laissant toute la place aux
    références documentaires ou aux citations et en prenant soin
    d’écarter les descriptions qui ont un caractère trop
    universel. L’œuvre de Proust n’est citée que lorsque
    celle-ci est en relation avec sa correspondance ou avec ses notes. Ce
    document est factuel, sont exclus les ego-documents, les interprétations
    et les informations non vérifiables.
     
     En
    complément du récit : un chapitre Marcel Proust et Reynaldo Hahn, une magnifique amitié permettant de comprendre la familiarité la plus fraternelle et la plus
    tendre liant Marcel Proust à Reynaldo Hahn qui occupe une place
    primordiale dans la vie de Proust, ainsi qu’un chapitre promenade sur les pas de Marcel Proust pour suivre les indications d’un parcours de plusieurs
    kilomètres.
     
 Beg-Meil, c’est la révélation de l’écrivain 
 Cette
    histoire méconnue fait partie du patrimoine culturel Breton. La
    Cornouaille est dépositaire du souvenir de Marcel Proust.
     
     Beg-Meil
    est le lieu de la genèse de À
      la recherche du temps perdu, un texte commencé au début du
    mois de septembre 1895 (6 chapitres) avec le désir
    d’écrire sur la Bretagne, une écriture qui évolue
    vite vers un roman autobiographique : l’embryon de son grand
    œuvre. Ce livre est découvert après la mort de son auteur
    et publié en 1952 sous le titre Jean
      Santeuil. Dans ce texte d’un millier de pages, une bonne part de la
    substance de À la recherche du
      temps perdu (thèmes, épisodes et certains personnages)
    prend sa première forme et témoigne de la profusion
    d’idées, de la maturité et du talent du jeune
    écrivain.
     
     La
    comparaison de Jean Santeuil (1895
    à 1899) avec À la
      recherche du temps perdu (1909 à 1922) fait ressortir de nombreuses
    ressemblances, comme les deux évolutions ou les deux états
    d’un même roman qui prend forme à deux époques
    différentes dans la vie de Marcel Proust. L’ébauche et le
    magnum opus.
     
 Quelques mots de Marcel Proust à propos de Beg-Meil 
 Proust
    écrit ses impressions sur les paysages : «Beg-Meil, les pommiers y descendent jusqu’à la mer et
      l’odeur du cidre se mêle à celle des goémons. Ce
      mélange de poésie et de sensualité est assez à ma
      dose». «je suis
        maintenant à Beg-Meil. Lieux charmants où les pommes
        mûrissent presque sur les rochers». «À cinquante mètres du
          sémaphore, c'est-à-dire de l’extrémité de
          la presqu’île, les pommiers cessent. Le sol, déjà
          couvert du sable de la grève voisine et d’une herbe courte,
          étouffe le bruit des pas. Partout des fougères et des chardons
          brulés par le soleil… Le sémaphore de Beg-Meil est
          situé à l’extrémité de cette
          presqu’île et regarde à gauche de la baie de Concarneau [baie
    de La Forêt] qui la baigne
      à l’ouest, en face de lui et à droite de
      l’océan qui la baigne à l’est, “la grande
      mer” comme on dit là-bas par opposition à la baie, mais
      dont les îles Glénan qu’on voit du sémaphore ont
      brisé la force et dont l’eau vient mourir là presque
      aussi douce que l’eau dormante de la baie.»
         
     Reynaldo
    Hahn écrit : «Beg-Meil est
      le seul endroit qui me plaise vraiment de tous ceux que j’ai vus en
      Bretagne. […] nous avons vu
        ici des couchers de soleils prodigieux et bien d’autres merveilles.
        Mais ici seulement, où nous sommes venus par hasard !»
     
     Au cours des années, Proust pense à Beg-Meil. 1903 : «Beg-Meil est un clos de pommiers dévalant jusque dans la baie de Concarneau qui est la plus noble et douce et délicieuse chose que je connaisse.» 1904 : «J’adore Beg-Meil […] où il est exquis de vivre.» 1912 : «Il est vaguement question que je loue en septembre une maison dans le petit Beg-Meil». Il veut revoir Beg-Meil : «il faudrait qu’avant cinq minutes je puisse y être. […] une sorte de pays enchanté». 1914 : «Ces endroits paisibles ne sont pas accessibles aux gens comme moi qui ne peuvent faire de longs trajets en chemin de fer. […] Comme j’aimerais y retourner ! Peut-être un jour, si je vais mieux… Et je vous emmènerai. Je voudrais absolument que vous voyiez cela.» 
 Découvrez aussi les révélations sur une toile du peinte Thomas-Alexander Harrison : cliquez >ICI< 
 Ce que vous ne trouverez pas dans le livre (ce qui n’est pas véridique, ce qui est faux) 
 Exemples d’informations erronées dans l’étrange et désastreux reportage de TF1 : cliquez >ICI< 
 Depuis
    la parution de Marcel Proust à
      Beg-Meil, j’ai l’occasion d’échanger avec les
    lecteurs et je constate que certaines légendes sont bien
    ancrées dans la mémoire collective. Un long cheminement sur
    trois siècles transforme la parole qu’on dit « de source sure » en
    vérité historique. Ces ego-documents se transmettent de
    génération en génération. Pour plaire à un
    parent, un ami ou un journaliste, certains esprits rêveurs constituent
    un grand fourre-tout historique qui arrange parfois une chronique familiale,
    quitte à s’éloigner de la vérité. Certaines
    légendes sont bien ancrées dans la mémoire collective.
    Ce qui parvient jusqu’à nous peut se révéler
    irréaliste, anachronique, travesti ou impossible.
     
     Après
    1895, Marcel Proust ne revient pas à Beg-Meil.
     
 
     À
    Belle-Île-en-Mer, Marcel Proust et Reynaldo Hahn ne séjournent
    pas chez Sarah Bernhardt.
     
     Celle-ci
    commence à résider à Belle-Île en 1896, au terme
    des travaux de réhabilitation du fortin de la Pointe des Poulains.
    À Belle-Île du 5 au 7 septembre 1895, Marcel Proust et Reynaldo
    Hahn séjournent au Palais à l’Hôtel du Commerce. Pour les
    mêmes raisons, Proust et Hahn n’arrivent pas à Beg-Meil en
    compagnie de Sarah Bernhardt. Dans les années qui suivent, Reynaldo
    Hahn retourne seul à Belle-Île-en-Mer.
     
     Marcel
    Proust et Reynaldo Hahn ne séjournent pas à la villa
    Ker-Ar-Menec’h.
    
     
     Lors
    de leur séjour en 1895, Marcel Proust et Reynaldo Hahn ne peuvent
    connaitre la villa Ker-Ar-Menec’h, puisque celle-ci est construite plus
    tard, entre 1910 et 1920. En 1956, peu de temps après la
    découverte et la publication du roman Jean Santeuil, Philip Kolb (grand spécialiste de la
    correspondance de Proust) se rend à Beg-Meil avec l’espoir
    d’obtenir des informations sur l'unique séjour de Marcel Proust
    et Reynaldo Hahn en 1895. À la villa Ker-Ar-Menec’h, il
    rencontre Andrée Caudrelier (épouse de Étienne
    Caudrelier et fille de André Bénac, elle vit dans cette maison
    depuis son achat par la famille Bénac à la famille Dilhingham en 1935). À l’Hôtel de la
    Plage, il rencontre Jos Parker alors propriétaire de
    l’hôtel. Étrangement, Philip Kolb ne rencontre pas les
    propriétaires du Grand Hôtel (anciennement Hôtel Fermon). L’absence de témoin direct,
    l’absence d’information, le seul document trouvé à
    l’époque (registre de l’hôtel) ne lui permettant pas
    de réaliser un récit complet sur le séjour, Philip Kolb
    concentre son travail sur le processus créatif du roman Jean Santeuil par l’étude
    des feuillets manuscrits et fragments ayant servi à l’assemblage
    du roman. Cette étude sur les étapes de la rédaction Historique du premier roman de Proust (Saggi e ricerche di letteratura francese,
    volume 4, pages 215-277) est publiée en 1963. Depuis cette visite de
    Philip Kolb en 1956, le nom de Marcel Proust est associé
    –indirectement– à la villa Ker-Ar-Menec’h.
     
     Marcel
    Proust et Reynaldo Hahn ne séjournent pas chez la famille Parker.
    
     
     En
    1895, lorsque Marcel Proust et Reynaldo Hahn descendent à
    l’Hôtel Fermon, les sept chambres sont
    toutes occupées. Alors, de façon temporaire, Yves Fermon les loge dans l’Hôtel de la Plage tenu
    par Pierre Rousseau (propriétaire en 1895). Très vite, Proust
    peut s'installer à l'Hôtel Fermon et
    ne plus en bouger (il ne supporte pas les déménagements).
    Quelques années plus tard, Pierre Rousseau cède l'Hôtel
    de la Plage à son gendre, Alexandre Parker (son nom est lié
    à l’hôtel pour la première fois le 24 juillet 1901,
    dans les statuts de la Société de navigation de Beg-Meil).
    Ainsi, bien après le séjour de Marcel Proust et Reynaldo Hahn
    à Beg-Meil, le nom Parker se trouve associé à ce lieu.
     
     Le nom
    du propriétaire de l’hôtel qui loge Marcel Proust
    n’est pas –exactement– Fermont.
    
     
     L’orthographe
    correcte est Fermon (sans T). De 1866 à
    1880, le nom de famille s’orthographie Fermont. Des actes
    notariés font apparaitre que depuis 1881 le nom usuel est Fermon (1886 pour l’hôtel). Cette orthographe
    est attestée par deux documents photographiques visibles dans le livre
    (photographie de la plaque de l’hôtel et un courrier
    adressé à Marcel Proust le 10 octobre 1895).
     
     Marcel
    Proust et Reynaldo Hahn ne séjournent pas au Château de Bot-Conan.
     
     Le
    château de Bot-Conan est construit en 1899. Cet édifice est le
    désir de Félix Guyon chirurgien et urologue à
    l'Hôpital Necker à Paris et fondateur de l'École de
    chirurgie urologique française. De 1894 à 1904, Félix
    Guyon est le professeur de Robert Proust, frère de Marcel. Le nom de
    Proust est donc associé à ce lieu de façon indirecte.
     
     Marcel
    Proust et Reynaldo Hahn ne séjournent pas dans une maison de la ferme
    de Kerengrimen.
    
     
     Marcel
    Proust connait ce lieu par un ami de ses parents, André Bénac.
    C’est dans ce lieu que Proust situe les premières lignes de la
    préface de son roman Jean
      Santeuil. Par ailleurs, le peintre Thomas-Alexander Harrison fréquenté par Proust y loue un atelier en planches (il loge et
    prend ses repas lui aussi à l’Hôtel Fermon).
    Ainsi le nom de Proust est associé à ce lieu, ce qui peut
    produire des interprétations erronées.
     
     Marcel
    Proust et Reynaldo Hahn ne séjournent pas à l’Hôtel
    des Dunes.
     
     En
    1895, Marcel Proust et Reynaldo Hahn ne peuvent séjourner à
    l’Hôtel des Dunes, puisque cet établissement est
    fondé en 1898.
     
     Au
    sujet du lien entre les familles Proust et Bénac :
    
     Les Bénac sont des amis intimes des parents de Marcel Proust (ils figurent dans le carnet d’adresses de Jeanne Proust). Originaires de la Gironde, c’est Edmée Bénac qui fait découvrir Beg-Meil à son mari André. Les Bénac s’installent à la ferme de Kerengrimen en 1887. Après son séjour à Beg-Meil en 1895, Marcel Proust conserve une relation épistolaire avec la famille Bénac. Une seule lettre subsiste, dans laquelle Marcel Proust remercie André Bénac pour une offre de prêt qu’il décline. André Bénac, dont Proust dit qu’il est « le plus vieil ami de mes parents » (lettre à Madame Nahmias, 29 septembre 1919). André Bénac a un fils, Jean Bénac (1er juillet 1891 - 15 décembre 1914). Le 14 décembre 1914, Jean Bénac se trouve à Thann (Haute-Alsace) en compagnie de Max Barthou (fils de l’ancien président du conseil). Les deux soldats sont touchés par un obus. Le 15 décembre, à deux heures du matin, Jean Bénac meurt de ses blessures à l’hôpital civil de Thann. En septembre 1915, l’ami de la famille Anatole Le Braz publie l’éloge À la mémoire d’un Finistérien d’adoption. En mai, les parents Bénac décident de publier un recueil de lettres de leur fils. Ils demandent conseil à Marcel Proust, qui explique : « les Bénac m’avaient donné le livre de leur fils. […] je n’ai pas été d’accord avec eux sur leur manière de sentir et de faire […]. Ces lettres du petit Bénac étaient délicieuses de cœur, de dons, de courage, de délicatesse ; […] On devait à ce jeune et charmant brave, que je n’ai pas connu et que j’aime depuis que je l’ai lu (et tout le monde eut fait de même), on lui devait de le dresser, de le dévoiler, de le faire vivre, dans son geste et dans son rayon. […] Or ici les dons du jeune homme étaient charmants ; joints à sa délicieuse délicatesse morale, à l’intérêt du récit, et d’un document sur un jeune bourgeois français de 1914, en bloc tout cela, “l’un dans l’autre” comme disent les marchands, eut charmé. Privée de ses puissants atouts, sa “littérature” n’aura certainement pas une originalité suffisante pour marquer. J’ai écrit tout cela à Monsieur Bénac sans même effleurer ses déterminations. Je le regrette car par delà la mort j’ai une profonde sympathie pour ce caractère, et le parti pris de le laisser ignoré m’attriste, partis pris inspiré bien entendu par une tendresse et une douleur que je respecte et plains du fond de mon cœur, mais qui n’ont pas pu se détacher assez de ceux qui les ressentent pour servir uniquement la cause de celui qui les inspire. […] Bien entendu si M. Bénac n’a pas acquiescé à mes raisons, il ne les a nullement mal prises ! » (lettre à Madame Catusse, octobre 1915). L’ouvrage En souvenir de Adolphe, Edme, Jean Bénac, Avocat à la Cour d’Appel de Paris, Sergent au 46e Régiment d’Infanterie. Né le 1er juillet 1891 à Paris, mort à Thann le 15 décembre 1914 paraît le 7 mai 1915 aux Presses des Imprimeries Gounouilhou à Bordeaux. André Bénac, resté fidèle à la famille Proust, est présent aux obsèques de Marcel Proust en 1922 (liste des personnes présentes publiée dans Le Figaro du 22 novembre 1922). 
 Marcel Proust et Reynaldo Hahn, une magnifique amitié 
 Marcel Proust à Beg-Meil permet de
    comprendre l’affection qui lie Marcel Proust et Reynaldo Hahn. Proust
    rencontre ce compositeur et chef d’orchestre en 1894.
    L’admiration est immédiate, Proust dit de Hahn : «la plus enchanteresse voix que j'aie
      jamais entendue.» et Hahn dit de Proust : «un garçon charmant, un
        littérateur qui, stupéfait de voir un musicien sachant parler
        littérature […] m’a pris en grande tendresse». «il me fait assister perpétuellement au rayonnement d'une
          intelligence incomparable et d'un cœur d'or.»
             
     Marcel
    et Reynaldo vivent une passion qui atteint son sommet en 1895. Au retour de
    Beg-Meil, Proust déclare ses sentiments à Hahn : «Mon cher petit, J'accepte tout puisque
      c'est pour vous le rendre, et cette partie de ma vie intérieure que je
      vous donne – et qu'avant de vous la donner je vous devais – si je
      puis croire qu'elle vaut quelque chose, je me réjouis deux fois. Je
      voudrais être maître de tout ce que vous pouvez désirer
      sur la terre pour pouvoir vous l'apporter – auteur de tout ce que vous
      admirez dans l'art pour pouvoir vous le dédier.» «Tu es bien gentil et je t'aime infiniment.»
    Dès lors, Hahn occupe une place primordiale dans la vie de Proust :
    «vous vraiment la personne
      qu’avec Maman j’aime le mieux au monde.» «Ô mon petit Reynaldo, ô ma
        grande affection dans la vie».
     
     Leur
    lien intime permet à Hahn de se rendre chez Proust sans devoir se
    faire annoncer, il est le seul, comme l’explique Proust en 1910 :
    «Je ne laisse entrer personne,
      pas même mon médecin. Le seul être que je vois quelquefois
      est Reynaldo parce qu'il vient constamment à des heures indues, qu'une
      fois sur six j'ai fini ma fumigation et cette fois-là le laisse
      entrer, parce qu'il est si habitué à mon mal, reçoit mes
      réponses à ses questions, sur un petit papier si je ne peux
      parler». En 1911, nous découvrons que la tendresse de Proust
    pour son fidèle compagnon va jusqu’au transfert : «je ne peux pas dire que je pense souvent
      à toi, car tu es installé dans mon âme comme une de ses
      couches superposées et je ne peux pas regarder du dedans au-dehors ni
      recevoir une impression du dehors au-dedans, sans que cela ne traverse mon Binchnibuls [Hahn] intérieur devenu translucide et poreux.» En 1912, Proust
    déclare à Hahn : «je
      n’aime que vous.» Il lui propose de vivre avec lui : «Est-ce que tu ne conviens pas que nous
        achetions un hôtel historique où tu représenterais dans
        un étage et moi l'autre».
         
     En
    1922, quelques jours avant la mort de Proust, Hahn lui écrit : «mon ami le plus cher, […] une des personnes que j’aurai le
      plus aimées dans ma vie.» Le 18 novembre 1922, le soir de la
    mort de Proust, Hahn reste près de lui, il suit son agonie. Il passe la
    nuit près de la dépouille de l’écrivain, puis le veille pendant trois jours avant les obsèques.
     
     En avril 1945, malade, Reynaldo Hahn
    utilise sa dernière contribution au Figaro pour rendre hommage à Marcel Proust : «Des critiques de grande intelligence et de
      grand savoir ont analysé avec perspicacité l’œuvre,
      le génie et l’âme de Marcel Proust, et il y a dans leurs
      écrits beaucoup à retenir. Mais certains phénomènes
      de cette personnalité probablement unique ne seront expliqués
      que lorsqu’il nous sera donné de pénétrer plus
      avant dans les mystères du monde inconnu qui nous entoure – qui
      nous régit peut-être – de ce monde qui, en dépit de
      lueurs et d’éclaircies de plus en plus fréquentes, nous
      demeure encore fermé, et auquel Marcel appartenait bien plus
      qu’à notre monde visible, palpable et accessible aux
      investigations de la connaissance humaine.»
     
     «Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur, elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries.» Marcel Proust. 
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     © Philippe Dupont-Mouchet 
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